Au 1er octobre 1937, M. Ernest Sauvage,
proviseur des lycées d'Alger, chevalier de la Légion
d'honneur, était iadmis à la retraite, atteint par
la limite d'âge. C'est donc en son honneur que, hier, à
17 heures, dans la vaste salle des fêtes de l'Association
des anciens élèves, s'est déroulée une
manifestation de franche et cordiale sympathie. Les membres de tous
ordres du personnel de nos trois établissements d'enseignement
secondaire avaient tenu à rendre hommage, à la fin
d'une brillante carrière, à un chef unanimement estimé.
Près de trois cents fonctionnaires, dont beaucoup de dames,
de nombreux déjà à la retraite et anciens collègues
ou collaborateurs du proviseur, remplissaient la salle. A la table
d'honneur avaient pris place, aux côtés de Mme et M.
Sauvage, MM. Martino, recteur ; Brunet, vice-recteur ; David, inspecteur
d'académie ; Rouyer, doyen de la Faculté des sciences,
tous en qualité d'anciens professeurs du grand lycée.
M. Bailly, professeur d'anglais,
prend le premier la parole ; il donne d'abord connaissance d'un
télégramme émanant de MM. Schweitzer, ancien
professeur de philosophie, actuellement inspecteur d'académie
du Tarn-et-Garonne, et Videau, proviseur du lycée d'Agen,
ancien directeur du lycée de Ben-Aknoun. qui s'associent
affectueusement à cette manifestation de .sympathie. M. Bailly,
après avoir souhaité la bienvenue aux nouveaux fonctionnaires
et particulièrement à M. Lalande, proviseur, qui succède
à M. Sauvage, dit toute la grande estime de tous pour le
chef, l'administrateur de grande classe, et aussi l'ami, qui, après
une longue carrière, va prendre, touché par de nouveaux
décrets, une retraite peutètre un peu prématurée.
,
Puis se succèdent, pour affirmer à nouveau et compléter
parfois' par des anecdotes, les mérites du chef qui s'en
va, ses hautes qualités morales, sa fière intelligence
et sa saine compréhension d'éducateur accompli : MM.
Fulconis, surveillant général ; Watel, professeur
de physique, vieux camarade de quarante-cinq années, depuis
normale, qui a peine à maîtriser une douce émotion
; Vallier, directeur du
petit lycée de Mustapha, qui propose de faire
appe!er désormais la classe de math. spéciales «
salle Ernest-Sauvage », et Lalande, nouveau proviseur.
M. le proviseur Sauvage prend ensuite la parole. Il le fait d'abord
avec une certaine émotion, vite contenue : la salle est tellement
vaste d'amitiés réelles, de personnes qui sont venues
là non point par convenances administratives, mais avec leur
coeur et leur sincérité ; tout cela réconforte
M. Sauvage qui, d'ailleurs, se proclame « le benjamin des
retraités » et le montre encore par la finesse de son
esprit et par son humour de tradition. Son allocution, de belle
tenue littéraire au surplus, est ponctuée d'applaudissements.
M. Martino, recteur de l'Université, venu, lui aussi, en
ami et ancien collègue, termine la série des discours.
Un lunch particulièrement délicat était servi,
au cours duquel, entre les discours, M. Filippi, professeur, tint
le piano avec maîtrise.
En terminant, nous renouvelons à M. le proviseur Sauvage
tous nos meilleurs voeux de bonne et longue retraite.
P. M.
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