Portraits
de profs
------Nous
d'Algérie faisons désormais tous partie d'un immense Cercle
des Poètes disparus. Notre mémoire hante les corridors de
l'âme, et dans le bruit de nos pas qui remontent le temps, I'écho
des classes et des cours, le brouhaha des voix, se répercutent
à l'infini à l'intérieur de notre tête. Un
sourire vient sur nos lèvres, comme un scaphandrier qui remonte
du fond de l'eau. Il porte avec lui mille images heureuses, heureuses
d'avoir vécu, dans le bonheur ou le tumulte, dans l'action ou la
rêverie. Ce sont les dernières mesures d'un concert éblouissant
qui n'en finit pas de finir, comme une "ouverture" de Rossini.
On est sur le point d'oublier, et on reçoit la visite du soi-même
du temps jadis. On pense n'avoir plus qu'à se taire, et ce sont
les lèvres qui bougent, et qui murmurent des noms, comme une litanie
propitiatoire. Pour ne pas mourir tout-à-fait...
------Nous n'étions donc pas des enfants
ordinaires, nous qui étions marqués du signe du destin.
Normalement un enfant se transforme, se noyant progressivement dans l'adulte
qui le submerge. Mais à nous, il a été donné
de stopper l'horloge du temps, parce que le temps s'est arrêté
voici bientôt trente ans. Parce que nos vies ont subi cet arrêt
mortel, parce que chacun d'entre nous est à jamais deux en un,
nous avons le privilège d'avoir gardé en nous intacte notre
silhouette d'adolescent. Alors, de temps à autre, il nous est permis,
vêtus d'une tunique blanche, et portant à la main un flambeau
de cire vierge allumé à la flamme pure du souvenir émerveillé,
de descendre dans les cavernes où se réunissent nos poètes
disparus, pour nous y retrouver avec nous-mêmes.
------Comment ne pas croire aux signes ? J'ai vu
s'ouvrir devant moi les deux portes du temple de Janus, puisque, successivement
un itinéraire d'enfant gâté m'a fait connaître
le lycée pendant la paixla fameuse "paix pour dix ans"
entre 1945 et 1954, et l'Université pendant la guerre, entre 1954
et la fin. Mais, ne demandons pas autre chose à l'histoire, en
cette chronique, que de nous baliser la route, poser des repères,
sans nous infléchir une fois de plus vers ses combats. Place, pour
un temps, à la vie quotidienne !
------La première balise nous montre, en
octobre 1945, un lycée Bugeaud en pleine effervescence, avec, bien
présentes, les stigmates de la guerre qui vient à peine
de prendre fin. Il y a encore des restes de casemates britanniques dans
les cours, notamment dans la cour centrale, et nous jouons au milieu des
gravats. Nous pratiquons entre autres un football rugueux, un caillou
arrondi en guise de ballon. Mon tibia gauche d'ex-gardien de but des 6e
A 1 en porte encore le souvenir.
-
-----Les profs, eux, se succèdent, comme
des personnages qui surgissent et disparaissent sur une scène de
théâtre un peu loufoque. Soubresauts de l'état de
guerre et balbutiements du difficile retour à une vie "normale".
Et souvenirs plus que brumeux d'une adaptation manifestement difficile
au vaste lycée, si loin du quartier
Rovigo-Dupuch et de sa
bonne école
Dordor !
------Un nom déjà apparaît au
second trimestre, qui fera date, celui d'un nouveau prof de maths: M.
Fredj, et il est bon que l'ordre chronologique me fasse le citer en premier.
Si ma mémoire ne devait garder qu'un seul nom, parmi tous ceux
qui m'ont enseigné, à tous niveaux, ce serait le sien. Dans
mes souvenirs, dans mon respect, dans mon affection, il a sa statue, haute,
massive, impressionnante, irrésistibleà son image.
Cet homme était un géant bourru au cur tendre. Un
magnétisme indicible le reliait aux élèves, pour
le plus grand bien des mathématiques, que l'on apprenait moins
comme une science que comme une sorte de rite initiatique.
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vestibule
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cour centrale
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------Ses cours
baignaient dans une mise en scène sans égale. Même
dans les plus hautes classes, car il traitait les grands comme il traitait
les petits, et même si, en seconde, nous n'étions plus tout-à-fait
dupes, nous n'en étions que plus consentants. Il s'approchait de
la classe à grands pas, presqu'au pas cadencé. Instantanément,
alors qu'il se trouvait encore au milieu de la cour, nous nous mettions
en rang par deux, en une file impeccable: parce qu'il l'exigeait ainsi,
mais aussi parce que cela nous faisait plaisir de lui faire plaisir. A
une dizaine de mètres de nous d'un geste de chef d'orchestre
ou d'un geste de César ?impérieux et théâtral
il lançait son bras droit à l'horizontale (et même
un peu plus haut) et pointait son index vers la porte de la classe, en
ponctuant son geste d'un coup de menton impérieux, digne d'un dictateur.
C'était le signal: nous devions entrer en classe, sans rompre les
rangs. Rapidement, cette gestuelle tyrannique et théâtrale,
le son rauque et guttural de sa voix, le firent baptiser "I'allemand"
lui, Georges Fredj ! Dès lors, étions-nous sous le
joug, étions-nous sous le charme. Les cours se déroulaient
selon un rituel immuable: I'appel effectué, il pointait son doigt
sur la liste et, interpellant un premier élève par son nom,
lui disait invariablement " X... prends ton cahier... passe au tableau!
" Une fois, après avoir dit le nom de l'interpellé,
suivi de " prends ton cahier ", il s'était ravisé
et avait dit "reste à ta place". Un éclat de rire
général s'en était suivi, instantanément figé
sur un simple froncement de sourcils du maître, lesquels étaient
au demeurant particulièrement fournis !
------Une discipline
rigide régnait, et ce, en toutes classes. Les "X ... zéro,
au piquet, ne suit pas la classe" tombaient régulièrement
et sans appel de sa bouche magistrale. Et l'on voyait alors le puni, penaud,
surtout si c'était un "grand", se lever en silence et
se diriger vers le coin, à l'entrée de la classe, de l'autre
côté du tableau, et y rester en pénitence jusqu'à
la fin de l'heure, à moins que sa "peine" n'ait été
abrégée par le faux méchant homme qui nous tenait
si bien en mains. Mais ce folklore, qui emprunte aujourd'hui à
la palette sublime de toutes les nuances de la nostalgie, n'était
pas tout. Cet homme, dont on dit qu'à l'époque il n'était
pas agrégé, avait le génie de l'enseignement. Il
faisait s'exprimer les plus doués, mais, plus encore, il était
le véritable Saint-Bernard des nuls... et c'est pour cela que je
l'ai bien connu ! Certes, j'ai eu la chance de l'avoir comme prof pendant
plusieurs années de suite au lycée mais surtout, je me suis
retrouvé rapidement chez lui, non loin du Parc
de Galland,2 rue du maréchal Lyauteyavec
tout ce qu'Alger, lycées Bugeaud et Gautier réunis, comptait
d'exclus de la science mathématique. On se bousculait aux "cours
particuliers" qu'il donnait à longueur d'année, vacances
comprises, qui prenaient, vu le nombre de participants, l'allure de véritables
classes ! J'y ai fait la connaissance, dès ces années là,
entre 6e et 5e, de futurs acolytes de la fac de Droit, comme Georgie Pieri
et Jean-Christian Serna..
------Monsieur G. Fredj avait un don mystérieux,
celui de faire comprendre: lorsqu'il expliquait, tout devenait lisible,
cohérent, accessible. On connaissait alors l'ivresse de foudroyants
progrès. Plus dure, hélas, était la chute, lorsque
le mage n'était plus là pour nous faire accéder à
la connaissance. Merci, monsieur Fredj pour ces années inoubliables,
et maintenant que vous êtes parti vers des équations sans
inconnues, vous vous penchez sur vos anciens élèves, comme
le poète disparu que vous êtes à jamais.
-
-----Dans cette galerie de portraits des années
qui suivirent la 2e guerre mondiale, défilent les noms de MM. François
(lettres), Emsalem (histoire-géographie), Durand (anglais), Franc
(sciences naturelles), Couderc (dessin), Evenou (anglais), et Ferary (gymnastique).Un
mot sur ce dernier, splendide athlète, au tempérament impulsif,
je me souviens d'une cuisante gifle, flanquée à la volée
sur un groupe de retardataires, dont j'étais, surpris en fin d'heure
de plein air, à ramasser des coquillages sur une plage de St-Eugène
au bas du cimetière et au pied de ces merveilleux cabanons, dont
l'un portait le signe mystérieux: "T.P.L.G." (tout pour
la gueule !)... Pauvre Ferary, qui quinze après, juste après
l'exode, devait connaître une fin tragique.
-
-----Première
orientation, timide, en 4e avec la seconde langue, I'italien, enseigné
par un prof susceptible et fragile, M. Francisi, que je revois, levant
sa petite main décharnée sur un cancre de mes amis, colosse
rigolard pas du tout impressionné, et lui disant d'une voix, fortement
corse, qui se voulait menaçante: "Tu la veux ?.,. Tu la veux
?..."
-----Autrement
percutant apparaît M. Féraud, prof d'histoire, qui faisait
s'agenouiller les récalcitrants sur le bord de l'arête de
l'estrade jusqu'à la fin du cours.
------Les candidats au chahut étaient rares,
systématiquement expulsés, se voyant désigner la
porte d'un geste sans réplique, ponctué d'un dehors ! "Féraud
prononçait "Dé-hors !" lancé d'une
voix cinglante sortie d'une bouche d'où pendait un éternel
mégot. L'ordre régnait en classe d'histoire de 4e B3 !
------Et puis,
une autre grande figure de Bugeaud m'apparaît à cette époque:
M. Ali Merad, professeur de lettres, français-latin: douceur, compétence,
finesse, le caractérisent. Lui aussi, est réputé
pour les cours particuliers qu'il prodigue chez lui, non loin du Iycée,
près du Kassour, au début de la rue
Lazerges, face au grand large plein de senteurs d'iode et sous
des pluies d'embruns les jours de tempête..
.--
-----Mais nous, nous doutions-nous, jeunes écervelés
à qui l'on n'avait Jamais appris véritablement l'histoire
profonde de nos racines algériennes que nous avions la chance insigne
avec ce kabyle qui nous enseignait le latin, d'avoir en lui un descendant
culturel de Saint-Augustin
?
-----Une deuxième
classe de 4e, après un examen de passage en 3e râté
va, pour mon malheur durable, me faire me trouver sur le chemin d'un redoutable
spécimen de "prof tortionnaire", en la personne d'Yves
Chantepie, professeur d'anglais. D'emblée j'ai plongé derrière
mon pupitre, terrorisé. Ses appréciations que je Iis sur
mes bulletins (les précieuses reliques ! il n'en manque aucune
à l'appel entre le 1er trimestre 45 et le 3e trimestre 54) sont
autant de gifles cinglantes, qu'il lui est rapidement difficile de rendre
encore plus dures... Ie sommet, si j'ose dire, sera atteint plus tard,
en 2e C, où Chantepie, après avoir noté "nul"
au 1er trimestre, ne peut qu'insister en soulignant au second trimestre
"bien gentil, mais nul".
-
------L'homme
est rubicond. On le dit paludéen. Il est en tout cas irascible
son expression favorite est de nous dire alors "Foi de breton, je
vous écraserai de mes quatre-vingt kilos" face a une classe
de 4e médusée... il m'a laissé, tenace, une profonde
incompatibilité avec la langue de Shakespeare, malgré bien
des changements depuis.
------Heureusement que, pendant ce temps-là,
avec deux profs différents qui se succèdent, MM. Francisi
et Villani, J'occupe solidement en italien la place de... premier. (ll
est d'ailleurs amusant de voir sur le bulletin les résultats d'anglais
et d'italien se succéder, avec en sommet du contraste le 2e trimestre
48-49: anglais 27e/27 Italien: 1er / 39)
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-----La 3e est l'année du BEPC. Un nouveau
professeur de lettres apparaît en la personne de M. Vanhoutte, flamand
impassible mais impitoyable, qui organise l'installation des élèves
par ordre de valeur dès la fin du 1er trimestre, en partant de
la rangée qui fait face à son bureau. Le système
paraît efficace, favorisant l'ambition naissante des élèves
et créant un véritable esprit de compétition. Lui
aussi donne des cours chez lui, dans une petite rue de St-Eugène,
non loin de la mairie. Il sait rendre le latin langue vlvante, mère
de la nôtre. Témoin, cette anecdote: je butais, en exercice
chez lui, sans dictionnaire sur le sens du verbe "aperire".
Il me dit: qu'est-ce qu'on prend avant le repas (peut-être a-t-il
ajouté "avec la kemia ? " un apéritif. Bon,
quel est le but de l'apéritif ? ouvrir l'appétit
voilà, vous avez le sens du verbe aperire: ouvrir.
-----Parmi les autres professeurs de 3e B3, aux
côtés de M. Vanhoutte, M. Evenou, professeur d'anglais paisible
et mondain (aux antipodes de Chantepie !) Mme Emsallem (histoire) et bien
entendu M. Fredj, M. Gorenflot (sciences nat.) et surtout André
Greck, grand prix de Rome. Nous sommes tous trop béotiens pour
"mériter" cet artiste ! ll me gratifie alors d'un "bon
élève" qui, quarante et un an plus tard, me fait rougir
de plaisir.
------Pour moi, I'année scolaire 1950-1951
reste la plus sombre de toutes mes années d'études, en raison
d'une "erreur d'aiguillage" vers la seconde C, que de trop bons
résultats en maths en troisième avaient rendu possible (il
y a aussi bien d'autres causes, au premier rang desquelles la révélation
du monde du théâtre, à
l'Opéra d'Alger,
mais ceci est une autre histoire! ).
------Réapparaît
alors l'ogre Chantepie, apparaissent Padovani,
le prof de maths aux costumes pleins de traces de craie, Le
Gallo, prof d'histoire, Turchini,
prof de physique-chimie et
l'ineffable Hergot, très
" précieux " prof de lettres, sucré et faiseur,
et un excellent prof de gym ; M. Chambon qui favorise l'épanouissement
du "foot" au stade Cerdan à la Consolation...
------Je retourne
en B pour redoubler ma seconde, ce qui atténue l'humiliation de
la chose. J'y retrouve Hergot qui me fait briller en... récitation
(les imprécations de Camille et tout ce qui est lamento de Lamartine
sont mes chevaux de bataille). À ses côtés, un excellent
prof d'anglais, M. Nenouchi, et un prof de maths, génial à
sa manière, M. Abensour, qui sont en même temps deux purs
produits de Bab-el-Oued.
M. Abensour, se présentait, la plupart du temps, en blouse d'un
blanc pas très frais, qu'il portait déboutonnée par-dessus
son costume ! Lorsqu'une réponse manifestement fausse était
donnée à une question posée, il avait coutume de
répliquer " Et alors, t'ias des grelots dans la tête
? " avec un accent comme une montagne !
------Cette
classe de seconde B2 est d'ailleurs un archétype pied-noir de type
famille Hernandez. A une douzaine de copains, on y montera une pièce
de théâtre dans le style chansonnier, réécrivant
sur des airs d'opérettes de Francis Lopez et de sambas à
la
mode, des textes de corps de garde à la gloire d'une certaine marque...
de préservatifs (comme quoi nous étions en avance sur notre
temps ! ). On répète chez moi, car j'assure la partition
musicale au piano. Ce ne sont pas de tristes souvenirs !
------En 1ère
B2, je retrouve... Chantepie. Mais les années ont-elles eu raison
de sa hargne, ou bien me suis-je à la longue amélioré,
notamment grâce à des cours pris chez Nenouchi ? Il me gratifie
d'appréciations presque convenables. Je suis dans les papiers d'un
prof un peu mystérieux, le regard caché derrière
ses verres fumés : M. Faure, qui nous enseigne l'histoire-géographie,
mais surtout, c'est le coup de foudre intellectuel avec le prof de lettres,
M. Mandoul. " J'explose " alors en français et tairai
l'appréciation qui va me porter vers le bac. Un mot sur le prof
d'italien, M. Boulay, qui, au-delà du chahut parle tout seul dans
un brouhaha général.
------L'année
53-54 arrive, et avec elle, l'ultime étape à Bugeaud. C'est
la philo, dont le moins qu'on puisse dire est que le prof principal, dans
ma classe de philo 2. M. Jolivet ne laisse pas de souvenir particulier.
Les autres professeurs ont eux, un rôle tout à fait secondaire
(Faure en histoire, Kervegan en maths, Garcin en physique, que nous prénommions
Lazare, Coudert en sciences nat, Sady en gym...).
------Le climat
a un peu changé. La prochaine dispersion entre Fac, Grandes Ecoles,
etc. pèse sans doute d'un certain poids. Le lycée Bugeaud,
ce formidable univers quasi concentrationnaire, perd un peu de son empire.
Au revers de la photo de classe, signée par tous mes condisciples,
apparaissent ça et là une fleur de lys, un " Vive le
Roy ", un " A l'émule de Mario Lanza ", " A
Mario ", " Du 4e au 2e balcon ", qui révèlent
d'autres occupations, d'autres passions*.* En raison de ses convictions
royalistes et de son goût pour l'opéra lyrique. (N.D.L.R.)
------Après
la dernière composition, nous sommes allés à quatre
ou cinq, rendre visite à notre prof de français de l'année
précédente, M. Mandoul, et il nous a parlé de Bach
et de Mozart, de Beethoven et de notre avenir. C'était dans son
petit studio au 2e étage d'un vieil immeuble de la rue
Sadi-Carnot, non loin du carrefour de l'Agha. Je me souviens
que sa fenêtre donnait sur un lampadaire tout blanc et neuf, dont
on venait de doter le centre d'Alger. Trois ans après, cette colonne
porteuse de lumière sèmerait la mort et la mutilation autour
d'elle.
------Et puis,
le 8 mai, à des milliers et des milliers de kilomètres,
Dien-Bien-Phu est tombée. Lorsqu'on apprend la nouvelle, le Cercle
Henri IV, auquel j'ai adhéré un an plus tôt, édite
un tract destiné à réveiller les algérois
insouciants. Je le distribue avec un copain de philo II, Jean-Louis Saliba
" maltais " comme moi (mais à l'époque, nous l'ignorions
tous les deux !). La police nous pourchasse. Nous nous réfugions
dans sa chambre, entre
rue Michelet
et boulevard
Saint-Saëns. Allons, les " dix ans de paix "
c'est bien fini, et le lycée Bugeaud avec.
------C'est
un autre monde qui se présente, celui de la Faculté de Droit,
et celui de la guerre terroriste. Des figures vont s'effacer, ou plutôt
s'enfoncer peu à peu dans la mémoire profonde. D'autres
vont se présenter, tout aussi inoubliables.
(Septembre 1991)
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