19-05-2005
: Henri DAHAN
A mon tour d'évoquer quelques petits souvenirs anecdotique :-----
:-----1- En
1958-59 en 6ème A4, la prof de français - latin, c'était
mme DEZALAY. En 5èmeA4, elle n'était que prof de français,
(la prof de latin, j'ai oubliais son nom). Elle habitait la Pointe Pescade
et souvent nous prenions ensemble le 4/9, moi j'étais à la
limite de St Eugène.
:-----En 1969, pendant
mes études, pion, je surveillais les épreuves du BEPC, au
lycée de Saverne (67). Faisant une ronde dans les couloirs, j'ai
vu sur la porte d'une classe, le nom du prof responsable. C'était
mme DEZALAY.
:-----L'épreuve
étant en cours, je mourais d'impatience de savoir si c'était
bien celle que j'avais connue au lycée Bugeaud. Je n'ai eu confirmation
que deux heures plus tard. Evidemment, elle ne m'a pas reconnu, je n'étais
plus le gamin d'antan. Par contre, elle se rappelait mon nom, et pour
cause. Nous avions un camarade, (assis au 1er rang au milieu sur la photo),
il avait des manières très " précieuses ",
qui tranchaient avec nos habitudes locales. Il n'hésitait pas à
rappeler ses origines aristocratiques. Il était excellent en Français.
Mme DEZALAY se rappelait parfaitement de lui. :-----
:-----Mais,
au final, c'est moi qui ai obtenu le 1er prix de rédaction française.
Cet élève est aujourd'hui professeur de littérature
française à la Sorbonne. On le voit parfois à la
télévision, dans des émissions qui parlent de l'Algérie
d'alors. Il s'appelle Alain VIRCONDELET. Quant à moi, comme beaucoup
le témoigne ici, c'est vrai que nous avions d'excellents profs.
J'ai gardé de cette époque, un véritable amour pour
la langue française.
:-----2 - J'ai encore
en mémoire les noms de beaucoup de professeurs. Pour le moment,
je ne les citerai pas. Tout le monde a connu la fameuse excuse : "
cette matière ne m'intéresse pas, le prof est nul ".
Personnellement, je ne l'ai jamais invoquée. Pourtant, de toute
ma vie scolaire et universitaire, je voue jusqu'à présent
une haine farouche et une détestation sans borne, à l'unique
professeur que j'ai trouvé strictement anti-pédagogue, dans
toute mon existence. Il s'agit du prof de math de la 4ème AB1,
en 1960-61. Un dénommé KERVEGAN. Le comble, c'est que ce
prof, qui enseignait aussi aux prépas, était très
apprécié par une poignée de grosses têtes.
Visiblement, il n'enseignait que pour ceux capables de suivre. A la rigueur,
cela se conçoit en classes préparatoires, mais ça
devrait être interdit dans le 1er cycle. Il était d'une sévérité
incroyable. Ses cours commençaient à 8h. Si nous avions
le malheur d'arriver après la cloche, il nous envoyait à
l'étude. Cet abruti a failli me faire croire que j'étais
nul en Math. Dieu merci, c'était bien sa méthode de malade,
qui me paralysait. Toujours est il qu'il est à l'origine du seul
redoublement de toute ma vie scolaire. Plus tard, j'ai eu la joie de maîtriser
l'analyse, et les statistiques. En 1984, j'étais chef du projet
d'automatisation de la comptabilité des PTT. L'administrateur chef
du service, entre dans mon bureau pour me présenter un nouveau
collègue administrateur. Immédiatement, il m'a semblé
reconnaître quelqu'un. La confirmation est venue avec le nom de
la personne BENTOLILA. Lui ne m'a pas reconnu. Alors je lui ai expliqué
que nous étions ensemble en 4ème AB1 à Bugeaud. Sceptique,
la seule question qu'il me posa, fut : " tu te rappelles du nom de
l'excellent prof de math que nous avions ? ". C'était, avec
mon cousin Jean-Jacques DAHAN (photo 5éA 1959-60), l'une des rares
grosses têtes qui appréciaient ce prof.
Voilà les Bugeistes, c'est tout pour aujourd'hui
!
10-02-2005 : Onorato
Jean
-----J'ai découvert ce site qui m'a
beaucoup ému ,par hasard ,en cherchant des renseignements sur Bugeaud
,le Maréchal, l'homme à la casquette !J'ai reconnu des profs
et le proviseur qui avait deux jolies filles qui nous faisait réver
!!
-----Une
anecdote sur Gambini ,le surgé dit "la Gambouse" qui
n'était pas si terrible : en terminale alors que j'avais un jour
"tiré KO" j'avais en catastrophe fait écrire un
mot d'excuse par un copain ,(Claude Sirat,dont je cherche désespérément
la trace)sur une carte de visite de mon père :Il m'a regardé
sévèrement et dit :"la prochaine fois attend que l'encre
soir sèche" !!
Ah que de nostalgie !!
10-11-2004, Jean BOUREYKOFF
---------J
AI DES SOUVENIRS EXACTS DE NOTRE LYCEE BIEN QUE NE L' AYANT FREQUENTE
QUE LE TEMPS SUFFISANT POUR PREPARER LE CONCOURS DE L ECOLE NORMALE A
BOUZAREHA EN 1959
---------NOTRE PROF DE LATIN MR
VANHOUTE ET "LE CAHIER DE PRINCIPES"!!!,LE PROF DE MATHS
MR FREDJ DONT JE GARDE LE SOUVENIR DE LA
PRONONCIATION DIFFICILE DES "s" MAIS D UNE GRANDE RIGUEUR ET
D UN SENS TRES DEVELOPPE DE L' ECONOMIE ET DE LA JUSTICE; ET LA MUSIQUE
AVEC PERRIN QUI NOUS A CONDITIONNES À
CET ART SUPERBE EN ECOUTANT PIERRE ET LE LOUP; SANS OUBLIER MR
MICHAUD ET SON BERET BASQUE
---------LES RECREATIONS ENFIN OU IL FALLAIT
SE PRECIPITER SUR CE PETIT GUICHET QUI NOUS VENDAIT DES VIENNOISERIES
ET DEVANT LEQUEL EN ATTENDANT NOTRE EVENTUEL PASSAGE AVEC MON COPAIN PIERRE
ZERATH
---------NOUS ESPERIONS LE REGARD D'UNE PETITE
"caille" QUI EN REALITE ETAIT UNE
ELEVE DE TERMINALE ET QUE NOUS AVIONS BAPTISEE "canus"
TERME PEU ELEGANT POUR DESIGNER CE JOLI MINOIS...
---------QUE DE SOUVENIRS REJAILLISSENT SOUDAIN
!AU POINT DE ME RENDRE NOSTALGIQUE MAIS HEUREUX CAR CELA FAIT TANT DE
BIEN DE RAVIVER SES RACINES;
---------Apres une belle carriere dans l'éducation
nationale je suis aujourd'hui en retraite et ma foi je n'ai jamais oublié
que ces années de lycéen à BUGEAUD ont été
les plus belles de la vie malgré le désarroi des événements
d'alors.....
---------PS je vais contacter mon ami PIERRE
ZERATH afin qu'il s'inscrive sur le site car paradoxalement nous n'avons
jamais rompu le contact et il y a encore 8 jours je lui souhaitais son
62 ème anniversaire et nous évoquions une certaine ballade
à CASTIGLIONNE l'été 56!
27-03-2004, Bernard
Laurent De Pasquale
-------Une
petite anecdote: en classe d'Histoire de 2°C, arrive en cours d'année,
conduit " par les oreilles " par le Surgé, Mr Gambini,
l'élève Driguès. " Je vous confie cet élève
qui nous arrive de Gauthier, d'où il vient d'être renvoyé
!!! Tenez le à l'oeil, car c'est un lascar." Sur ce, le prof
s'adressant à Driguès, lui dit: " Puisque vous êtes
au tableau, restez-y."
-------Le
cours concernait la Révolution française.
-------Le
Prof s'adressant à Driguès : " Puisque vous faites
le malin, parlez nous des circonstances de la mort de Louis XVI ".
Et Driguès de répondre, intimidé, sans réfléchir
et dans l'hilarité générale : " Monsieur, lorsque
j'ai quitté Gauthier, Louis XVI n'était pas encore mort
!!!!!!" ( Sans doute voulait il dire, le cours n'était pas
encore arrivé à ce chapitre ).
-------Depuis,
chaque fois que l'un de nous rencontrait Driguès "faisant
la Rue Michelet", lui lançait: " Alors Driguès,
est-ce que depuis la dernière fois, Louis XVI est toujours vivant
????".
-------On
n'a jamais raté une occasion de se marrer à Bugeaud.
19-03-2004, J.C.Bousquet
-----Cela
se passait au début des années 50 (je pense). Un briut a
courru, un aprés-midi, dans les galeries qu'une scène de
film était en cours de tournage devant le lycée.
-----Mieux
encore, il y aurait Gina Lollobrigida en personne !!! .... tu parles d'un
évènement !
-----Effectivement,
les plus curieux tapent KO (nous étions beaucoup) , entassés
sur les barrières des TA, face à la caserne Pelissier où
les caméras sont en place avec leurs équipes, projecteurs
etc ...
-----Gina
est là, magnifique dans ses 20 ans, elle va et vient nonchalemment
dans une robe légère ... au bout de quelques minutes Jean-Claude
Pascal sort de la caserne en tenue de légionnaire, prend Gina Lollobrigida
par le bras ...ils partent amoureusement enlacés ... COUPEZ.
-----Au grand
bonheur des lycéens cette courte scène a été
reprise 7 ou 8 fois. C'est la seule fois que j'ai vu Gina en chair surtout
et peu en os; quant à Jean-Claude Pascal, mort depuis, je l'ai
croisé une fois dans un restaurant de Toulon dans les années
60.
-----Beaucoup
s'en souviennent certainement, mais qui peut me dire en quelle année
ce tournage a eu lieu et de quel film s'agissait-il ?? Réponse
de Yvon Fabre:"...souvenir que j'ai aussi vécu en 1953 (6ème).......
Il s'agit de "Le Grand jeu"
Il pourra trouver les coordonnées du film et même le commander
à l'URL suivant
http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=36577.html...")
11-03-2004: Pierre Trebbia
.... «J'ai revu avec émotion le visage de
certains de mes profs : le prof de musique, responsable local des Jeunesses
musicales de France, qui avait sur son bureau une collection de cubes
de bois de différentes tailles qu'il lançait avec une précision
parfaite vers tout élève non attentif qui devait alors le
rattraper au vol, le ramener à son bureau et recevoir en échange,
selon l'humeur et/ou la gravité de la faute, un coup de règle
sur les doigts, un tirage de favoris - ça faisait très mal-
ou une heure de colle .
28-02-2004: Guy Dupuy de la Grandrive
(note du site:Voici, avec
son autorisation, en avant-première, un petit extrait du livre
qu'il est en train d'écrire. Ici, sur certains profs. de Bugeaud.)
-----...Les petits tics de certains ne nous
échappaient pas, les « Tôt de même » et
les « Spas ? » de monsieur Mérad qui ponctuaient
chacune de ses phrases de cette interrogation ou les : « tsi tsi
tsi
» agacés de notre professeur de philosophie, monsieur
Alavoine, quand le murmure studieux de la classe devenait un peu trop
bruyant; ce qui ne lempêchait pas de nous fustiger et de nous
mettre en boîte quand pratiquement la classe entière avait
écrit les Noyés de lAltenbourg au lieu des Noyers.
Avec son allure de porte manteau ( grand, maigre, il flottait dans ses
éternels complets gris) c'était un fameux pince sans rire
et pratiquant facilement lironie notre longiligne professeur nétait
pas le dernier à rire à nos plaisanteries :
-----Après une récréation
que javais mise à profit pour tisonner du bout de ma cigarette
le cordon de soulier de mon camarade Lévy sans quil sen
aperçût, le cours avait repris. Javais pu voir avec
jubilation le visage émacié et ridé de monsieur Alavoine
encenser comme un cheval puis humer lair en relevant la tête
avant de déclarer :
-----
Messieurs, jai bien limpression que lun de vous a mal
éteint sa cigarette
-----Tous les élèves
sétaient regardés, surpris, pendant que jattendais
que le mince filet de fumée séchappant du cordon de
soulier devînt enfin visible, puis javais hurlé en
me dressant :
----- Msieur,
msieur, Lévy brûle, Lévy-Bruhl !
-----Une fois les
rires calmés, mon professeur sétait tourné
vers moi : -----
Monsieur Dupuy de la Grandrive ( cétait le seul à
me donner du "de la Grandrive"
avant le "cher"
monsieur Chantepie) votre plaisanterie me semble trop belle pour ne pas
avoir été préméditée, toutefois, pour
avoir fait rire la classe, prouvé que vous suivez mon cours et
ancré le nom de Lévy-Bruhl dans les mémoires de vos
camarades de classe, je vous mets un douze sur vingt! Et il lavait
mis ! Un douze en philo cétait toujours bon à prendre
!
-----Mon
second professeur de philo - eh oui, on peut connaître Lévy-Bruhl
et échouer au bac - dune autre génération,
agrégé à vingt-trois ans, nous avait fait comprendre
rapidement quà linstar de Monsieur Jourdain, nous faisions
tous de la philosophie sans le savoir (et sans la comprendre) et ce, depuis
longtemps : Avec lui nous avions ingurgité je ne sais combien douvrages
de philo, ne riant pas du tout au Rire De Bergson, sceptiques avec David
hume, nous interrogeant sur les noumènes et phénomènes
de Kant un demi-siècle avant de comprendre
grâce à
Matrix
et encore !
JC.THIODET, 27-02-2004:
----- Sur le plan de quartier
de la place du Gouvernement, derrière la cathédrale c'est
la rue du Soudan , faisant l'angle avec la rue général Laperrine:
l'école de la rue du Soudan dans laquelle le lycée
Bugeaud bombardé et occupé par les anglais (
et oui, après Mers el Kebir ) était replié. J'y ai
fait la troisième avec des copains de Gautier. Prof de lettres
Marty, dessin Frailong, Histoire géo Mazurel, anglais Salmon et
en math, ???ça ne me revient plus mais ça reviendra.Jean
Claude (ça m'est revenu: le prof
de math en 3° rue du Soudan en 43/44 s'appelait ARTIGNAN. Il demeurait
rue Berthezène à droite en montant juste après la
rue qui se prolongeait par la rampe pour aller rue duc des Cars. Je crois
que à gauche, il y avait un garage SIMCA. Non?...ndlr:je
ne sais pas.)
Alain BARBY, 11-02-2004
-----C'est en Septembre 1936 que
j'ai quitté l'école DORDOR pour entrer au Lycée BUGEAUD
-----Je revis cette découverte des
changements de salles et de professeurs qui avaient le mérite de
nous donner une impression de liberté par leur nouveauté
.
-----J'ai donc tiré sept années
dans ce vénérable BAHUT passant de la 6°A3, aux 5°A3,
4°A, 3°A, 2°A,1èreA et philo, ne quittant les bancs
du Lycée que pour rejoindre l' Armée d'Afrique .
-----Les anciens élèves de
Mr.LEBRATI lui ont fait honneur , remportant la moitié des prix
d'excellence pour les sixièmes (LLAVADOR, BUSSON, et votre serviteur
.)
-----Que de souvenirs de mes profs !
-----En 6° MICHAUD , pour les lettres
, trés bon pédagogue à qui je dois ce qui me reste
de latin . Petit, malicieux, qui s'était fait piquer comme éclaireur
de pointe d'un Régiment de Zouaves, restant prisonnier jusqu'à
la fin .FAURE, Histoire et Géo, affligé d'un défaut
de langue , dans la classe duquel nous devions rester debout, jusqu'à
ce qu'il nous dise "asssssis" .COHEN, vieux prof de math, au
crane dégarni, que je devais retrouver à l'oral du 2°Bac
. GERIN, prof d'allemand, dont le frère devait mourir lors du naufrage
du LAMORICIERE .
-----En 5°A3 ARNAUD en lettres, VERCUEIL
en Histoire Géo, POIGNANT en Allemand, COHEN.BACRI en maths.
-----En 4°A - ARNAUD (Français,Latin,Grec)
HAGEN (des böse HAGEN) en Allemand, terreur des élèves,
chargé de la corniche, chez qui on n'entendait pas une mouche voler
.
-----En 3°A DA COSTA, Fr.Lat.Gr. du genre
plaisantin,demandant qui voulait réciter la leçon et faisant
mentionner "Lege Queso" sur les devoirs pour les corriger !!!Mme
GOZZI, fille de Mr.HAGEN, en langues
-----En 2èA Mr.Pierre VINCENT, jeune
et brillant agrégé de lettres mais notant les élèves
suivant un barème personnel et catastrophique où les têtes
de classe avaient au maximum 1, les autres se contentant de notes négatives
. Mr.BEL en physique :le seul prof à être chahuté,
incapable de voir que tous les élèves (sauf deux isolés
devant les autres, avaient copié le corrigé du problème
sur le relevé d'EVE .
-----EEn 1ère A Mr VALLEE, prof de
lettres, qui carburait au Beaujolais, détestait V.HUGO et J.J.ROUSSEAU
( ROUSSEAU, Messieurs, a écrit au début du Contrat Social,
l'Homme est né libre et il est partout dans les fers - ricanements-
c'est comme s'il avait écrit : le lapin est né carnivore,
et partout il mange de l'herbe)
----- De philo je ne parlerai pas, les évènements
de 1942 ayant tout
perturbé et nous ayant laissé peu de temps pour l'étude
.
-----Espérant ne pas vous avoir lassé
avec tout ces rabachages, Je vous salue amicalement
JC.THIODET, 7-02-2004:
-----Pourquoi tu nous as fait cette saloperie.
Depuis que j'ai trouvé ton site, je passe ma vie dessus et je croule
dans le spleen. Et pourquoi tous ces jeunes "Algériens"
s'intéressent tant à nous, maintenant que nous avons un
pied dans la tombe (surtout moi d'ailleurs). Enfin!!! Est-ce qu'il n'y
aurait pas quelques survivants de ma génération qui auraient
connu Bugeaud avant la guerre (pas la grande, parceque que ceux-là
ils sont partis comme mon père) on pourrait rappeler des souvenirs
de la cour de petits où on accédait par les escaliers MARENGO.
On pourrait parler de Monsieur SOUYRIS et de monsieur Quéré,
profs de lettres, de monsieur Verdier, surgé, de notre 4° repliée
rue Lazerges, de notre 3° rue du Soudan, de notre seconde rue Rochambaud.
Il faut solliciter les vieux. Vas y mon fils. Le courage mieux que l'argent.
Jean CLaude
De Pierre Salort: 01-2004
Comme souvenirs particuliers , deux me viennent tout de
suite à l'esprit:
- Bugeaud avait servi d'hébergement à des marins Anglais
stationnés à Alger ! Des avions allemands, en novembre 42,
peu de jours après le débarquement du 8/11, l'ont pris pour
cible , causant de gros dégats et la mort pendant leur sommeil
de plusieurs dizaines de marins et du proviseur et sa famille.(voir
souvenirs ci-dessous de JC.Thiodet)
-Pour l'année scolaire 1941, la Taupe et la Corniche avaient été
déplacées , pour des raisons de place , de Bugeaud dans
les locaux des écoles normales de Bouzaréah.J'ai connu la
Taupe à Bouzareah également en 1942 ; après , je
ne sais pas ,ayant été mobilisé le 10/12/42 !
De J.CLaude Thiodet:(26-12-2003)
-------Te souvient-il
(cela m'étonnerait , et pour cause), que le jeudi 12 novembre 1942
les Allemands laissaient négligemment tomber une bombe sur l'aile
ouest de notre vénérable lycée, tuant du même
coup notre honoré proviseur LALANDE, sa femme sa fille et sa belle
mère ainsi que le censeur SAUVAGE? Ce qui nous a valu d'émigrer,
(et oui encore ou déjà), d'abord vers le collège
de la rue Lazerges pour la 4°, puis vers l'école de la rue
du Soudan, derrière la cathédrale pour la 3°, puis vers
l'école de la rue Rochambaud pour la 2°, pour revenir enfin
à Bugeaud en octobre 1945 pour la fameuse 1°A.B. dont à
laquelle je t'en ai transmis la photo.
Roland Lassale (28-9-2003)
-----Son père
était charcutier aux "3 horloges" et prépararait
ces cocas tous les jours.
-----1/ Voici
la recette des cocas :
-----Frita
: il faut pour 1 kg d'oignons, 500 G de poivrons et 2 kg de tomates. réduire
les quantités en fonction du besoin. Faire revenir les oignons
émincés à feu doux dans de l'huile d'olive, les saler
pour les faire devenir moelleux. Ajouter les poivrons en petits morceaux
et les tomates (éventuellement pelées et épépinées),
rectifier l'assaisonnement sel et poivre. Ajouter un peu de sucre en poudre
pour neutraliser l'acidité des tomates. Cuire environ 15 - 20 minutes
à feu doux.
-----Pâte
: il faut de la pâte brisée. Elle s'achète en grande
surface, on peut la faire soi-même - voir votre livre de cuisine
préféré. Couper la pâte en cercles de 15 à
20 cm de diamètre.
-----Mettre
de la frita sur une moitié et refermer en retournant les bords.
Dorer au pinceau avec un jaune d'oeuf battu
-----Mettre
à four 220 ° pendant 30 minutes environ.
Bon appétit.
Djamel Khellef (27-9-2003)
-----Un des
souvenirs impérissables que je garde du lycée est la période
de bizutage des prépas. Les bizuts devaient chanter " Les
anciens sont bons, les nouveaux sont cons " pendant un mois qu s'achevait
par une journée où tout s'inversait. Les Cyrards, portant
casques aussi peu uniformes qu'il est possible de l'être chantaient
leur version de l'Artilleur de Metz qui m'a toujours trotté dans
la tête. Sur le même air, je vous propose le petit texte suivant
en souvenir de notre jeunesse.
LE LYCÉEN
DE BUGEAUD
C'était un lycéen
D'un grand lycée d'Alger
Au savoir des anciens
Sa soif il étanchait
Il venait s'abreuver
Au sein d'la République
Mais le soir il rêvait
Aux filles pas trop pudiques
REFRAIN :
Anciens de Bugeaud, chers frères
Retrouvons-nous autour d'un verre
Et répétons ce gai refrain
Vivent les lycéens, la vie et le bon vin
Et répétons ce gai refrain
Vivent les lycéens et à bas le chagrin
Te souviens-tu d'ce vin
Qu'on a parié de boire
Avant l' cours de latin
D'un coup au réfectoire
Mais c'est pas du p'tit lait
Que l'on a dégueulé
On a été collé
Qu'est-ce qu'on a rigolé
REFRAIN
|
Et quand le lycéen
Passait d'vant les boxons
Il allongeait le chemin
Le long d'la rue Randon
Que'qu'chose d'aut' s'allongeait
Et c'était pas son nez
Fallait presque le pousser
Pour aller au Lycée
REFRAIN :
Là Nimbus le surgé
D'mandait que fait papa
S'il n'était pédégé
On l'avait dans l'baba
Tarzan pour souffleter
Les grands devait sauter
Tandis qu'on se marrait
Dans la cour d'la récré
REFRAIN :
Les années ont passé
Et nos tempes ont blanchi
Nous nous sommes éloignés
Sans faire de chichis
Mais si le ciel est gris
On n'en est pas aigri
Car l'âge de nos artères
Fait qu'on est toujours vert
REFRAIN :
|
Djamel Khellef (21-09-2003)
Mon cher Bernard,
-----Merci
de mavoir inscrit sur la liste des anciens de Bugeaud. ...Jai
donc fait tout le parcours scolaire depuis lécole maternelle
de la rue Dupuch (qui nous a vu passer tous les quatre) jusquau
Lycée Bugeaud.
-----Je lui
mets une majuscule, parce que notre lycée était plus quune
institution dans Alger (et dans le monde*!). Dans notre quartier, et notre
école, cétait pour nous un mythe, un Golgotha quil
nous faudrait gravir (avec des pois chiches - cuits bien sûr - dans
les souliers) pour recueillir le quintessence de la connaissance laïque
et républicaine. Le Graâl de la science et la gloire qui
vient avec. Nous nous y préparions, au moins depuis le CE2, avec
appréhension et l'impatience d'être grands. Et même
le monstre de lexamen de 6e qui gardait l'entrée du Lycée
ne nous empêchait ni de jouer vigoureusement, (la pitain dsa
mère à çui-là qui ma fait un croche-pied)
ni dêtre heureux - le savions-nous ?- dans la petite cour
de récré de Dordor.
-----Mon cher Bernard,
tu as ouvert chez moi (allez va, on stutoie, hein? Nous Zotes
du quartier, de Dordor et de Bugeaud, on peut pas se vouvoyer bien longtemps)
les vannes de lémotion et de la réflexion, sur ce
que nous fûmes, sur ce que nous sommes (ma parôôle,
comment qui zétaient, comment qui sont devenuuus!)
et surtout sur ce que nous aurions pu être ensemble sur cette terre
commune dont nous ne pourrons jamais vraiment nous arracher.
-----Merci
encore de ton site. Merci surtout de maccueillir parmi les anciens
de Bugeaud .
-----Amicalement
et vive Bugeaud
Djamel Khellef, St-Hubert, (Québec)
* Bugeaud, classé deuxième des lycées
de France après Louis-le-Grand (enfin cest ce quon
disait).
-----PS. Je ne sais
si quelqu'un dispose de photos de mes classes de 6e A3 (1958-59), de 5e
A3 (1959-60), de 4e B3 (1960-61), et de 3e M3 (1961-62) où jai
atterri parce le Gaffiot était lourd à porter et que j'en
avais marre de récolter des ¼ - ½ , au mieux 3 sur
20 en thème latin que ne compensaient plus de bien meilleures notes
en version latine. Je nétais pourtant pas le pire, certains
d'entre nous se payaient des notes négatives et nous navions
pas encore le renfort d'Astérix pour nous faire vraiment aimer
la Guerre des Gaules).
-----Post PS : Javais
un bon copain en 5e avec qui jai fait les 400 coups (on appelait
ça les opérations Tops pour top secret évidemment).
Il sappelait Barbot et cétait un vrai dur qui venait
de lintérieur de lAlgérie. Jhésite
sur son prénom? Sil se reconnaît, jaimerais bien
renouer le contact. dkhellef(zn45!&82)sympatico.ca ou dkhellef(zn45!&82)yahoo.com
-----Et puis
tant que jy suis jaimerais retrouver aussi ce copain de la
4e B3 dont jai oublié le nom. Il sétait fait
coller 4 heures parce quil était parti dun fou rire
en interro danglais dans une classe complètement absorbée.
Quand je lui ai demandé ce qui lavait pris, il ma répondu
avoir tout à coup pensé au couic dun personnage de
Pépito, ou de Pipo ou peut-être de Blek le roc quand la prof
dictait quick.
-----Et puis encore.
Avez-vous fait jamais trembler les grandes vitres des classes de laile
(nord) donnant sur le jardin Marengo? Pendant le cours de maths, nous
nous mettions à trépigner à lunisson sous nos
pupitres, ce qui faisait naître une onde de choc qui éclatait
à grand fracas dans la verrière. Le prof se retournait au
milieu de sa démonstration pour trouver quelque quarante judas
studieux dont la face suintait linnocence la plus authentique du
monde méditerranéen. Le tchitcho entrait alors opportunément
sauver celle du professeur, pendant que tombaient du plafond une ou deux
stalactites que nous y avions collées en crachant sur le filtre
retourné dun mégot bastossien.
-----Je vous reviendrai,
chers condisciples.
Pierre Linscheid (15-9-2003)
-----Je ne peux toutefois attendre plus
longtemps pour donner mon opnion sur le débat concernant le personnage
qui répondait au charmant surnom de "pisse trois gouttes".
-----Ma première réaction a
été de dire " P3G = Cipriani". Mais le doute s'est
vite installé et à force d'y penser et repenser (eh oui
!), la lumière a fini par jaillir : Cipriani, c'était NIMBUS.
P3G etait un autre personnage dont je revois bien maintenant le visage
et la silhouette !
-----Je ne peux confirmer son nom. Peut-être
même ne l'ai-je jamais su, mais la mémoire de J.L. Gas semble
si bonne qu'il n'y a pas à douter du nom qu'il avance.
-----P3G etait un pion, Cipriani, pardon
Nimbus, un surgé, qui remontait sans cesse son pantalon en mettant
un avant-bras sur le ventre, l'autre dans le dos et en donnant un coup
sec vers le haut. Sur son crâne, juste quelques cheveux rangés
en grille.
-----J'espère que ma contribution
aidera à faire avancer le débat.
Tony Billotta ( 5/09/2003
)
Pour ressourcer notre "rubrique-à-brac"
de bric et de broc
pas besoin de fric ni de frac
simplement des p'tits trucs en toc
humbles reliques ressorties d'un sac
ou pudiques secrets devenus "docs"
juste pour redonner le trac
juste pour recevoir en troc
ces f-utilités cadeaux en vrac
de nos mémoires sacrés électrochocs..
----Chemoul
Jacques (1-09-2003) : "En regardant bien à nouveau
la photo d'ENSI 2 A 1960/61, je retrouve le nom entre Chaland et Buffet,
c'est LAGET, à qui je dois une fière
chandelle lors du concours des ENSI en 1962, histoire que je te transmettrai
sous peu. Laget, que je n'ai jamais pû retrouver
pour le remercier. Si ton site peut m'y aider, je lance un appel.
------Webmaster
(1-09-2003) : il paraîtrait que le fabricant des fameuses
cocas était le petit boulanger qui était juste à
droite en sortant du lycée...
De Jean-Louis GAS,
le 24-08-2003
------Dans les propos de Didier B., il est
question de "pisse trois gouttes". La question est posée
de savoir s'il s'agissait de Cipriani. Et quelqu'un, le webmaster (ndlr
: c'est moi, Bernard) je pense, confirme.
------Eh bien non, les jeunes. Lèse
majesté.
------Le pion qui bénéficiait
de cette appellation était un nommé Gardiolle
( même taille que Cipriani, mais beaucoup moins lourd), qui parcourait
en même temps que nous l'Avenue de la Marne, et qui se reconnaissait
quand on l'appelait ainsi.
------Voilà une grossière erreur
rectifiée, ...
Qui
m'a fait parvenir ces renseignements?
Quelques noms de professeurs
|
|
2è
M prime
|
En
1ère prime 1
|
Science
exp.
|
Composition Francaise
|
Mme Dezalay
|
M. Guedj
|
Philo : M. Delevic
|
Histoire/géo
|
M. Martin
|
M. Corot
|
M. Filippini
|
Anglais
|
Melle Mourre
|
M. Rivara puis M. Regard
|
M. Tricot
|
Maths
|
M. Di Francesco
|
M. Barry
|
M. Chemouilli
|
Physique/Chimie
|
M. Turchini
|
M. Cheminal
|
M. Toulon
|
Sciences Na
|
M. Fonda
|
M Molia
|
Mme Villata
|
Dessin
|
M. Couderc
|
|
|
EPS
|
M. Chambon
|
M. Faget
|
|
Par BILLOTTA Antoine dit TONY
Le 4 août 2003,
-----Salut Bernard, et tous mes copains de
Bugeaud depuis 1951,
-----J'ai découvert l'ordinateur,
Internet et ton site en même temps. Très maladroitement et
en cliquant n'importe où, j'ai eu d'intenses surprises et de très
fortes émotions en tombant par hasard sur des photos de Bugeaud
et en y retrouvant des visages anonymes, d'autres connus, certains complices,
un grand nombre faisant ressurgir des souvenirs et un passé toujours
vivants.
-----Ici, c'est un milieu de texte concernant
notre prof de math, M. FREDJ : rêvais-je ? Etait-ce moi qui l'avais
écrit ? Non... mais c'est pas possible!!! Laborieusement, j'en
ai découvert l'auteur : Jacques CHEMOUL, un de mes copains de classe
avec lequel nous revenions parfois du lycée en direction de Bab
El Oued... Salut Jacques !
-----Et puis il parlait de Gérard
BITOUN, un de mes compagnons de route et avec qui j'ai pris contact grâce
à vous deux. Nous nous sommes retrouvés physiquement, sans
tarder, à près de 420 kms de distance et 45 ans de séparation
!
-----Vous dire notre joie, nos retrouvailles
et nos souvenirs (parties de baby-foot, tours de cartes, les autres copains,
profs, etc...) : c'est un moment de bonheur inoubliable. ENCORE MERCI.
-----Là, c'est la description de profs,
MM. BOYER, LAHIRE, MICHAUD : je vous adresserai les photos de classe où
ils figurent et vous pourrez constater que c'est bien vu : bravo, les
amis !
-----Vous retrouverez aussi les noms de la
plupart de nos copains en m'excusant humblement auprès de ceux
dont j'ai perdu le souvenir.
-----Ailleurs, il est fait mention de M.
FOLLIET, prof de philo (le mien, également) qui, après l'Indépendance,
habitait dans mon immeuble au Télemly, travaillait à l'Ambassade
de France à ALGER et plus tard, rejoignait METZ alors que moi-même,
enseignant, quittais la MOSELLE en 1969, pour des cieux plus cléments:
LE TEIL, en Ardèche, en face et à 5 Kms de MONTELIMAR.
-----Et puis encore, dans cette liste d'anciens
du Lycée (que je salue très affectueusement), outre Jacques
CHEMOUL, et Gérard BITOUN, MERLO, MENEVIS, MALINCONI (dont je me
souviens très bien, bien que plus jeune que moi), Pierre AMOUYEL,
l'intouchable avec qui, pourtant j'ai pu rivaliser en 4e AB1 au 2e trimestre
en étant 1er ex-aequo avec lui en version latine avec 18/20 (cf.
mes bulletins précieusement conservés), exploit non renouvelé
mais quelle fierté !
-----Et encore ce document de l'ALYBU avec
un mot difficilement lisible "sbibeur", connu des initiés
et souvent partagé à coeur joie avec un de mes premiers
collègues de lycée en 1951 ! Bingo ! c'est bien lui qui
l'a repris dans ce document et je pense le retrouver lui aussi : Robert
SALA.
-----Et puis, en prenant plus d'aisance avec
l'ordinateur, je suis allé faire un tour -on dit surfer ?- dans
ALGER et bien sûr dans mon quartier natal à BAB EL OUED.
Et là, j'en ai pris plein la...tête et le coeur, surtout
avec les photos des rues et des différentes écoles : Lazerges,
Rochambeau, place Lelièvre, collège Guillemin, Franklin
( où je faisais passer les épreuves d'anglais oral du BEPC
en 1961), et la mienne l'école Sigwalt, rue des Lavandières,
aux Messageries !
-----Et là, même si je n'y figure
pas, tous ces visages d'enfants d'école primaire devenus par magie
si proches et si familiers !
-----Du coup, je me suis senti frustré.
QUOI ? mon école n'est pas sur le site de Bernard ? Alors, j'ai
déclenché l'opération"perdu de vue" et
ai lancé des avis de recherches difficiles certes pour trouver
d'autres photos, témoignages ou documents sur cette école
populaire ainsi que celle de la rue de Dijon devenue cours complémentaire
et dont la directrice était Mme BITOUN, la maman de Gérard
précité.
-----J'espère y arriver et étoffer
ce fabuleux travail de mémoire effectué par ce dingue de
Bernard et de tous ceux/celles qui se reconnaissent dans sa folie.
-----Un autre "bujobard" qui vous
dit À TRÈS BIENTÔT.......
TONY
Par Marcel T...
-----Roger
Mucchielli
-----Je me souviens
de mes professeurs et de plusieurs de mes condisciples. A tout seigneur
tout honneur : mon professeur de français-latin fut Roger Mucchielli,
un homme remarquable tant par sa stature qui me paraissait imposante (peut-être
parce que j'étais encore petit de taille) que par la blondeur de
ses cheveux qu'il avait drus et coiffés en brosse, la clarté
bleutée de ses yeux et, surtout, par sa main droite, définitivement
immobile et enveloppée d'un gant de cuir noir. Il nous raconta
qu'il avait perdu sa main droite pendant la guerre et qu'il se débrouillait
fort bien avec celle qui lui restait. Il avait, disait-il, réappris
à écrire assez vite avec sa main valide et je revois, sur
le tableau, son écriture légèrement inclinée
vers la gauche et, sur le papier, la même écriture tracée
avec un gros stylo renflé en son centre.
-----Ses yeux, surtout, brillaient de malice
et d'intelligence. Il fut l'un des trois professeurs qui laissa sur moi
une forte empreinte. Il nous lisait parfois des histoires qu'il avait
écrites et fait publier dans un journal dont nous ne sûmes
jamais le nom. Ses histoires racontaient sa guerre dans les chars. Nous
appréciions particulièrement ce moment de détente
et prenions plaisir à écouter ses récits comme les
enfants écoutent avec ravissement leurs parents narrer quelque
conte avant qu'ils ne s'endorment.
-----Il avait trouvé de nombreux moyens
pour nous intéresser à ses cours et j e me souviens d'un
système d' émulation et d'incitation au travail. Chaque
fois que nous avions accompli une action méritoire (un devoir de
qualité, les leçons de la semaine parfaitement sues) , nous
avions droit à une bonification. Trois bonifications nous valaient
une inscription au tableau d'honneur trimestriel. Même si ce système
n'avait pas existé, je crois que nous aurions tous eu à
coeur de lui donner satisfaction et de mettre le meilleur de nous-mêmes
dans les exercices qu'il nous donnait.
-----Il avait aussi inventé une sorte
de loto pour nous permettre de retenir les déclinaisons latines.
Nous devions tracer, sur un grand carton, (une chemise déployée,
par exemple), autant de cases qu'il y avait de désinences dans
les déclinaisons.
.............
-----Notre carton de "loto" comprenait
donc 60 cases ( 6 désinences substantives au singulier, 6 au pluriel
et cinq déclinaisons).
-----Nous devions également confectionner
60 petits carrés de carton, des pions, en quelque sorte, sur lesquels
figuraient les désinences existantes.
-----Lorsque nous "jouions", nous
devions placer, aussi vite que possible, tous les petits cartons sur le
grand tableau dans les cases correspondantes. L'élève le
plus rapide avait automatiquement une bonification.
-----A cette époque, j'avais l'esprit
pratique et je demandai au
professeur si nous pouvions rassembler les désinences identiques
sous une couleur unique ou en les entourant d'un trait plus appuyé
et ne placer qu'un seul "pion" dans les "regroupements"
ainsi constitués. Le professeur accepta et mon carton devint une
mosaïque de cadres plus ou moins grands, plus ou moins biscornus,
selon le nombre de désinences identiques, chaque cadre étant
coloré d'une teinte différente. C'est ainsi que les deux
premières désinences de Rosa (nominatif et vocatif), toutes
deux en A, formèrent un seul cadre et je n'eus à y mettre
qu'un seul pion au lieu de deux. Inutile de dire que je terminai avant
tout le monde. Ma méthode fit des adeptes et, en quelques semaines,
tous les élèves avaient suivi mon exemple ; et nous apprîmes
ainsi, très rapidement, toutes les déclinaisons.
-----Roger Mucchielli partit en France deux
ou trois ans plus tard. Il passa son diplôme de médecine,
étudia d'autres disciplines telles que la psychologie, devint célèbre
en donnant des conférences, en animant des groupes sur ... l'animation
des groupes, la créativité et d'autres centres d'intérêt
pour adultes. Il écrivit, seul, ou en collaboration avec d'autres
auteurs, plusieurs ouvrages sur la médecine, la pédagogie,
la formation, la dynamique des groupes ,
etc.
-----Quelques titres parmi des dizaines
- les méthodes actives de la pédagogie
- philosophie de la médecine psycho-somatique
- psychologie : relation d'autorité
- la dynamique des groupes, etc.
Par Didier B.-
-----J'ai été élève
à Bugeaud de 1955 - 6°M allemand première langue et
bras dans le plâtre - jusqu'en 1962 - 1ère M'. Dans cette
classe il y avait la fille du proviseur (
J.C.T: Nicole FRESNAUD) qui a fermé le bahut en 1962. Je
l'ai retrouvé plus tard à Montpellier proviseur du Lycée
Joffre. Son nom m'échappe provisoirement. (Nota:
Mr.Crappier fut proviseur entre septembre 1958 et juin 1961, source sûre)
-----En regardant le site je me suis remémoré
le nom de certains profs dont Durand Sc Nat toujours en blouse
blanche et Perrin musique (j'étais très bon en dictée
musicale) Je me souviens également de Weiler ed. physique
avec lequel nous faisions en ASSU de la gym. Le cheval d'arçon
était dans la 3° cour à gauche en regardant le bahut.
J'ai également le souvenir d'un élève qui avait eu
un malaise en haut de la corde dans la salle de gym et qui s'était
tué en tombant. Question : n'était-ce pas Cipriani que l'on
appelait "pisse trois gouttes"? ( réponse
: oui, oui,)
-----Je me souviens également en seconde
et en première du prof d'allemand qui s'appelait Berger
(of course).
-----Je ne pense pas avoir de photos de l'époque,
en revanche je suis retourné à Alger en juin 2000. Le bahut
n'a pas changé. ......
-----Précision supplémentaire,
mon père a également été élève
de Bugeaud dans les années 30.
Gérard STAGLIANO
gerard-stagliano(zn45!&82)wanadoo.fr
----- J'apprends que tu es en mal de copie
pour nourrir ton site Lycée Bugeaud qui nous est cher. Je ne sais
pas si ce que je vais écrire va intéresser les grosses têtes
pensantes qui ont fréquenté ce grand et beau Lycée
mais je tente le coup :
-----"Je garde un souvenir ému
- j'en ai aujourd'hui encore, toutes les saveurs sur les papilles et les
doux effluves dans les narines - de ces délicieuses petites cocas
farcies à la fritanga (oignons, tomates et poivrons verts longs
frits ensemble), que l'on nous vendait à la récréation
de 10 heures le matin, à l'Économat, à gauche de
la sortie par le grand escalier et en face de la cour centrale.Je pestais
comme un fou contre les profs qui, longtemps après la sonnerie
de 9h55, continuaient leurs cours comme si de rien n'était, car
il fallait se battre pour acheter ces cocas 0,20F (vingt petits centimes
de l'ancien franc si mes souvenirs sont bons) et faire une queue pas possible
(chez nous "z'autes" là-bas, on disait non pas la queue
mais la chaîne). Et si nous arrivions trop tard et qu'il n'y en
avait plus , il fallait ensuite user de ruses de sioux pour tromper la
vigilance du gardien ou concierge au bas du grand escalier, passer en
s'accroupissant sous le comptoir et sortir par la porte dérobée.
La boulangerie qui les faisait était à 40 mètres,
en prenant à droite, direction rue de Bab-El-Oued et Place du Gouvernement,
au bas de la première rue menant à la Kasbah, sous les arcades.
Mais quel délice de laisser couler la dite fritanga encore tiède
dans la gorge en machouillant la pâte feuilletée ou pas,
je ne sais plus, toute dorée et croustillante.
-----Vous en souvient-il mes frères
d'armes de notre cher Lycée ?"
Autre anecdote souvenir :
-----"Cela
devait avoir lieu régulièrement au printemps.Une compétition
sportive qui nous tenait à coeur, le Tour d'Algérie Cycliste,
et ce jour-là bien que nous ayons cours avec le professeur Oussedik
à 14 heures, nous étions restés boulevard Borély-la-Sapie,
juste au-dessous du Lycée pour voir passer les coureurs de l'étape
du jour. C'était un Belge Derryckx avec le tricot bleu ciel de
la marque Alcyon (à l'époque les coureurs arboraient les
couleurs de leur marque de vélo : Mercier, Gitane, Alcyon et consorts)
qui était passé en tête, mais je ne me souviens plus
s'il avait gagné l'étape, la course arrivait au stade municipal
de Belcourt ou du Ruisseau ?
-----Et nous étions ensuite remonté
au Lycée, au cours de ce charmant professeur Oussedik, bien peu
sévère avec 20 bonnes minutes de retard et qui devait être
au moins aussi sportif que nous l'étions nous-mêmes (et même
frustré de ne pas avoir attendu avec nous), pour m'entendre dire
de sa voix où roulaient les "R" : "La prochaine
Stagliano, vous irez directement au stade municipal, vous en saurez plus."
Adorable professeur Oussedik dont mon jumeau de frère me dit qu'il
est devenu proviseur du Lycée (le même) Abd-El-Kader, rebaptisé.
-----Que ceux qui partageaient ma passion
et qui m'accompagnaient ce jour-là s'en souviennent s'ils me lisent.
Autre anecdote : Caricatures.
-----Villani,
le professeur d'Italien, était tout aussi charmant, à ses
heures. Avec Marc, mon jumeau, mais surtout lui, nous faisions des caricatures
car toujours dans les premiers au cours de dessin de MM. Greck et Couderc.
Marc avait réalisé la caricature quasi parfaite dudit Villani
et, lui, l'avait appris par un de nos parents, un oncle éloigné,
qui le fréquentait et qui le lui avait dit : "Marc, fais-moi
voir la caricature que tu as faite de moi !"
-----"Je ne l'ai pas ici, j'ai dû
la laisser à la maison." "Qu'à cela ne tienne,
je vais me mettre de profil et tu vas me la refaire pendant que je donne
le cours." Ainsi fut fait au grand plaisir de Villani.
-----Pour ma part, j'avais réalisé
un dessin humoristique, en cours de Philo de la classe de Sciences Expérimentales,
il représentait un copain qui achetait quasiment tous les jours
l'Équipe, le journal des sportifs, je l'avais représenté
sur la cuvette des W.C, dans le plus simple appareil et lisant l'équipe
largement déployée sur le trône donc. Avec ce commentaire
en relation avec le cours de Philo : "Un plaisir est d'autant plus
grand qu'il est partagé". C'est Baudelaire dans son journal
intime, qui dit que ce que faisait le lecteur est également un
plaisir, pas seulement la lecture. Le dessin circulait et faisait rire,
ce dont s'aperçut le professeur de Philo, il s'approcha, subtilisa
mon "oeuvre", la regarda, sourit et la mit sans autre commentaire
dans la poche de son veston. L'incident était clos. Mais à
mon grand désarroi, je ne me souviens pas du patronyme de ce prof.
D'après F.R dit ' Ester Ébantine
-----«...les cocas c'était entre
la cour du milieu et la cour de gauche (en faisant face au lycée),
pratiquement face au bureau des surgés.
-----Rappel : cour de droite (au dessus du
gymnase) : 6èmes, 5èmes et 4èmes (Surgé :
Cipriani puis Mouïel),
--------------- cour du centre : 3èmes,
secondes, premières et terminales (surgé : Gambini),
--------------- cours de gauche (diverses
salles pour langues
vivantes 2 et internat),
--------------- les prépas (surgé
: Lecca) étaient réparties à divers endroits (probablement
pour éviter les confrontations) dans les étages : lettres
sup = Kagne et Hypokhagne (cour de droite), math sup et Math spé
= Taupe (cour centrale) St Cyr = corniche Weygand (RDC cour de gauche),
Agri-agro, Véto, HEC (répartis au fond de la cour centrale)
À propos de musique de R2France :
-------Le prof de musique c'était
bien Perrin (Marcel) qui était saxophone à l'orchestre symphonique
de Radio-Alger. Son père (Clément) avait pratiqué
la trompette et le cornet à pistons .Il fut le professeur (privé)
de musique de mon père ( ndlr : le père
de celui qui ne donne ces renseignements)dans les années
20. Les deux sont cités dans le "Guide des artistes et musiciens
d'Afrique du Nord" à
http://www.pieds-noirs.org/annuaire/musique/mus19.htm
et à
http://www.pieds-noirs.org/annuaire/musique/mus21.htm.
(ndlr : je me souviens avoir offert
un disque 45 tours à mr Perrin bien qu'à cette époque
la musique ne m'inspirât pas spécialement . Mais je m'appliquais
à faire de mon mieux.La dictée de notes était , pour
moi, un supplice! Je pense que, lorsque je pénétrais en
salle de musique, mr Perrin devait avoir les poils qui se dressaient.)
Des souvenirs épars par
Sam M.
------à la récré de
10h, (dans la cour de droite en faisant face au lycée ) on allait
acheter des cocas toutes chaudes, à un mec qui les vendait par
une ouverture sur une porte d'un local situé non loin.
-------Cette
porte existe toujours aujourd'hui avec l'ouverture qui a été
scellée !!! (J'ai fait 2 voyages à alger depuis notre départ
définitif : en 1982 et en 2000).J'ai ramené une vidéo
du lycée qui n'a pas beaucoup changé
Des profs :
- allemand (je faisais allemand 1ère langue) : Mme TRAINARD
et une autre femme (vraie allemande) très mignonne, dont j'oublie
le nom
- maths : FREDJ, BUSSON, (je dois encore avoir le bouquin de seconde
LEBOSSÉ/HEMERY), BLANCHARD
------Il y avait aussi un prof qui avait
le même nom que moi (aucune parenté) et qui faisait les MATH-SUP
et MATH-SPE (on l'appelait " très bon MESGUICH ", parce
qu'il disait souvent lui-même " très bon untel "
quand c'était bon !
------Il y avait ABENSOUR , qui faisait les
mêmes catégories de classe de MATH
- Histoire/Géo : en 6ème je me souviens particulièrement
de MONTLAHUC qui était un peu à cette discipline ce que
FREDJ était aux maths (au moins dans le comportement !)
- Sciences Nat : DURAND (avec ses sourcils blancs très fournis
et en bataille) et BACRI qui nous filait des grandes claques sur la nuque
pendant qu'on avait l'il fixé
sur le binoculaire !
------(J'ai revu toutes ces salles de TP
de sciences nat et de physique/chimie en 2000 !)
- ANGLAIS (2ème langue) : DULEROY pas mauvais enseignant,
mais pas mal c..!
- PHYSIQUE/CHIMIE : LACHKAR
- Gym : FERRARI père et fils et WEILLER
- DESSIN l'incontournable COUDERC et un autre moustachu dont j'ai
oublié le nom (J.L Gas : Épaillard
?-)
------Sais- tu que la fresque
peinte par COUDERC sur le grand mur de gauche en haut des escaliers de
l'entrée du lycée a été " modifiée
" quand le lycée a été débaptisé
et qu'il est devenu lycée ABDEL-KADER . En effet sur la fresque
à l'origine il y avait la statue du père bugeaud qui a été
remplacée par le dessin de la statue d'abdel-kader
- FRANÇAIS un de mes plus mauvais souvenirs M.THOMAS (prof
de français latin en 6ème). Je ne me rappelle plus les autres
!
- " la p'tite martiniquaise " prof d'anglais super mignonne
sur laquelle toute la classe fantasmait !!!
De Vaison-la-Romaine.
-------Ce
Mr Vanhoutte , par exemple, avec la disposition de ses élèves
dans la salle suivant le classement trimestriel. J'ajouterais son cahier
de principes latins, dictés jour après jour, et qui contenait
sous une forme simple et claire l'essentiel de ce qu'il fallait savoir
pour traduire Ciceron, Virgile et les autres.
Yves B.-
... le surveillant général
"tarzan" qui arrivait en hurlant dans la salle du restaurant
(j'étais demi-pensionnaire) pour obtenir le silence (pour combien
de temps?);
--- le prof de musique qui nous attribuait
un numéro,le 1 pour celui assis près de la porte d'entrée,
le plus élevé pour celui qui était au fond à
l'opposé ainsi nous entrions par ordre décroissant pour
faire, en théorie, le moins de bruit possible;
..... M Ferrary le prof de gymnastique qui
nous entraînait le jeudi au volley.
Roland H
------Petite devinette. Qui disait
en entrant :"petit papier, petit crayon, petite interrogation écrite."
?
------Ce serait Charléty...
Souvenirs de Pierre L.
-------Boyer (lettres), figure
ronde, lunettes rondes ...Perrier ( Anglais), petit papier, petit crayon,
petite interrogation écrite ... Lahille (lettres), vieillard (?)
à barbe blanche, surnommé Tric-Trac à cause d'une
forte claudication .Celui-là n'est pas sur la photo ... il aurait
été assis au premier rang et facilement reconnaissable.
Bacri (sciences naturelles) Pas commode du tout et d' autres.
Souvenirs de Bertrand C.
-------Le nom de mes profs me revient par
bouffées: Doremus en Philo, Kreitman en Français, Joulin
en Hist et Gé, Weiss en latin, Marenco en Anglais, Rousé
en espagnol.
-------Et
le grand Hall avec les tableaux d'honneur!
-------Les
fresques qui le décoraient étaient , je crois d'un peintre
nommé Simon MONDZAIN, disparu il y à quelques années
et dont la fille Marie Josée, très brillante élève
d'HK et de Khagne à Bugeaud entre 1959 et 1961, a intégré
l'ENS . Directeur de recherche au CNRS, elle occupe le poste de professeur
de Philosophie à l'Ecole des Beaux Arts de Paris. J'ai retrouvé
sa trace l'an dernier par le biais d'un article paru dans le Monde.
------ Les Cyrards, élèves
de Corniche, en échange de la protection qu'ils nous accordaient
contre Taupins ( Scientifiques) et autres Moutchous (prépa HEC)
avaient le privilège de venir choisir une marraine en HK, où
la gent féminine était présente en grand nombre.
Francis R2France
------- Yves B. indique que Ferrary entraînait
le volley. N'était ce pas plutôt Weiller Je suis certain
qu'en 59-60, c'est lui qui accompagnait l'équipe de volley du lycée
(maillot jaune cerclé d'une large
bandes rouges encadrée de 2 bandes plus fines de même couleur)
dans laquelle je sévissais aux côtés de Pertus et
de Lanly, notamment) ? Il me semble que Ferrary (le père) entraînait
au basket (je crois qu'il entraînait aussi les équipes féminines
de l'Algéria-Sport).
André Spitéri
-----André le père (1926) :
j'ai été élève de taupe en 44/45 et 45/46.
petite précision pour l'histoire :le 1) trimestre 44 les cours
avaient lieu à l'Agha à la chambre de commerce, à
partir de janvier 45 l'école normale de la Bouzaréa nous
accueillit, l'internat fonctionnait d'une façon très libéral
pour Corniche et Taupe dont une grande partie des élèves
étaient des jeunes militaires de tous grades affectés au
"peloton spécial des grandes écoles" La fin de
la guerre étant proche il fallait préparer l'avenir. beaucoup
de nos camarades étaient décorés , certains avaient
été blessés.
De J.L G.
-----Et Feraud,
prof d'histoire, personne n'en parle. Lui, il dictait tout le cours à
longueur de classes.
-----Pas de mention non plus de Dufourcq,
prof d'histoire aussi, qui était tout à fait acquis à
notre cause, au point d'avoir eu si mes souvenirs sont bons des démêlés
avec la justice à un certain moment.
-----Et Rousset, le prof d'Espagnol, que
tout le monde chahutait (le chahut s'arrêtant dès que Gambini
rodait dans les allées devant la classe). Le pauvre Rousset est
mort, mais il n'arrivait pas à maîtriser ses classes, il
en pleurait. Nous étions sans pitié. Avec Mallet, nous n'en
menions pas large quand, en Fac de Lettres, nous avons retrouvé
Rousset, qui enseignait, à nous en particulier, le Portugais. Eh
bien Rousset nous a fait le meilleur accueil. Nous avions mûri,
mais lui avait été très chic. Je l'ai rencontré
ensuite en Sorbonne où j'ai traîné quelques mois.
-----Qui se souviendra de Folliet, prof de
philo, qui arrivait de métropole, et avait des méthodes
révolutionnaires par rapport à la tradition d' Alavoine,
également prof de philo. Il faisait disposer les élèves
autour de lui, et descendait de l'estrade. Tout le monde voulait aller
dans sa classe. J'ai retrouvé Folliet à Metz, où
j'ai travaillé un temps dans le BTP. Moi je réalisais des
collèges et des lycées, et Folliet était Inspecteur
d'Académie. Je me suis offert le luxe de lui rendre visite, et
de lui rappeler mes souvenirs de Bugeaud. Il en était ému,
et a honoré de sa présence toutes les réceptions
de travaux et inaugurations de s chantiers de mon entreprise de l'époque.
-----Et Coulon, le prof de latin français,
qui mangeait des pastilles Pulmoll à longueur de récréations
De Jacques Chemoul.
-----Mon cher Bernard,
-----J'étais
deux ans avant toi, mais j'ai connu plusieurs de
tes profs au cours de mes 10 années à Bugeaud.
-----L'évocation
de leur nom fait jaillir à ma mémoire des photographies
oubliées et quelques anecdotes.
-----Perrin,
nous l'avons tous subi pendant les 4 ans de musique obligatoires, où
ma terreur était l'interro d'histoire de la musique, car quoi de
plus barbant que ce Marmontel ? Je ne suis pas mélomane mais apprécie
les oeuvres des grands compositeurs. Par contre, quel intêret à
connaitre la vie de Mendelsshon, ou la surdité de Bethooven ? Je
préférais écouter Pierre et le loup ou la chanteuse
prodigieuse Ima Sumac qui avait, comme on nous l'expliquait, une octave
de plus dans la gorge. Eh bien, celà ne l'empêchait pas de
très bien chanter, au contraire.
-----J'appréhendais
donc Perrin et l'air sévère de ses cheveux noirs plaqués,
Perrin et les étranges pattes pointues qui entouraient ses oreilles,
d'une découpe inédite à l'époque, surtout
dans l'enseignement. C'est étrange, je me rends compte que de ces
4 ans d'étude avec cet homme, je n'ai presque retenu que ses attributs
capillaires. Ah, non, je dois ajouter l'histoire de son absence lorsque
sa 203 s'était fait encorner par une vache. Dieu seul sait comment
cet épisode de sa vie privée était arrivé
aux oreilles des élèves.
-----Oussedic,
,je l'ai eu en 4ème. Il nous parlait de la scolopendrrre. Je mets
trois r bon poids pour essayer de traduire l'intensité avec laquelle
il les roulait.
-----Tomasi,
Lavarenne et Fresnau, eux, n'avaient pas une personnalité se
prêtant à l'anecdote.
-----Monsieur
Wind, lui, avait un air sportif avec ses cheveux en brosse, mais
l'air un peu désuet avec son éternelle blouse blanche. Cette
blouse, par contre, ne choquait pas chez Couderc, peut-être
parce qu'il était plus âgé ?
Avec lui, j'aurais dû devenir un champion du dessin, entrainé
comme je l'étais par les éternels devoirs supplémentaires
qu'il m'infligeait pour bavardage. Celà me rappelle Coulon,
qui lui aussi m'infligeait une préparation latine supplémentaire
pratiquement chaque jour en 6ème et 5ème pour la même
raison. Coulon, que personne n'avait pensé à baptiser Cicéron,
bien qu'il ait comme lui une verrue en plein milieu du nez! Et quel pédagogue
! Par les chauds après-midi où nous devions subir deux heures
de lettres, avec les rots de ses digestions difficiles, Coulon, pour s'amuser,
interrogeait souvent Senato, assis au fin fond de la classe. Senato n'était
pas un cancre cynique, mais Coulon savait par habitude qu'il le collerait.
Après que Senato fut resté coi ou eut balbutié quelque
vague réponse, Coulon se délectait d'un claironnant : "Attila
était le roi des Huns, ... Senato, c'est le roi des zéros
!".
-----Michaud,
au contraire, était un brave homme et n'aurait jamais humilié
un élève ignorant. Le béret noir toujours vissé
sur la tête, il paraissait avoir dépassé depuis longtemps
l'âge de la retraite.
-----Dans
notre 4ème B1, il avait remarqué Gobert, qui savait toujours
trouver l'origine des mots. C'est pourquoi, à chaques occasion
d'un mot intéressant, il se tournait vers lui et lançait
"Etymologie, Gobert ?" Et Gobert répondait presque toujours
juste.
-----Hergot,
lui, nous a mis dans une situation critique à la veille du bac.
Son engagement politique progressiste lui avait valu une incarcération
de plusieurs semaines, qui nous privait de prof de lettres et compromettait
donc notre préparation. Et il était enfin revenu, le crase
plus rasé qu'un joueur de foot, mais pas un mot de politique. Lorsqu'il
nous rendait les compositions, il avait souvent une parole de regret en
commentant la copie d'Amouyel : "C'est dommage qu'il ne devienne
pas prof de lettres". Il savait qu'Amouyel avait le talent suffisant
pour exceller dans cette fonction. Mais le problème, c'était
que Amouyel était parfait en tout, et donc n'embrasserait pas une
carrière de prof de latin, c'eut d'ailleurs été dommage.
Pour reprendre une métaphore sportive, Amouyel était notre
Eddy Mercx, le cannibale. Il gagnait toutes les courses. Pendant 6 années,
de la sixième à la première, je n'ai jamais vu personne
lui arracher un premier prix. Pas un seul trimestre il n'a manqué
les félicitations. Il n'y a qu'en gym qu'il était un peu
vulnérable, et peut-être en dessin. Il a, comme nous nous
y attendions tous, fait une grande carrière au service de l'Etat,
et est toujours haut fonctionnaire.
-----Ferary,
je croyais que c'était Ferrari, ce prof de gym assez vieux,
au grosses cuisses musclées, avait le teint un peu rougeaud. Il
entrainait par ailleurs l'équipe de basket féminine d'Algeria
Sports.
-----C'est
lui qui a fini ses jours tragiquement, son corps retrouvé découpé
en morceaux à la consigne de la gare Saint-Lazare dans les années
soixante. Toute la France en a parlé.
-----Blanchard,
l'inamovible prof de maths, avait une face ronde, et un corps tout en
boule, et fumait placidement la pipe. Durand, pas plus grand que
lui, avec ses cheveux tous blancs, portait avec élégance
un éternel et surprenant pantalon de golf.
-----Villani,
le prof d'italien, nous enseignait parfois un vocabulaire absent du Camugli
(premier livre d'italien), citant par exemple "la poppa", ses
deux mains en coquille sur sa poitrine pour mimer une poitrine féminine
rebondie dont la seule évocation excitait nos sens naissants.
-----Sadi,
le prof de gym, était éternellement vêtu de son survêtement
bleu un peu passé par les lessives ou par le soleil. Lorsqu'il
nous faisait sauter en hauteur, il accompagnait toujours l'impulsion du
sauteur en levant le genou, dans un geste réflexe, comme pour l'aider
à passer l'élastique qui frolait les 1,20 mètre dans
un ciseau aujourd'hui totalement suranné.
-----Je ne
me souviens pas de mme Capella. C'est bizarre, car il semble qu'elle
ait excité l'imagination des jeunes élèves. Par contre,
je me rappelle Mademoiselle Raoux, notre très jeune prof
de physique de seconde. La seconde est une classe critique à cet
égard, car c'est l'âge de l'éveil des sens pour la
plupart. Mademoiselle Raoux, donc, était pour nous un fantasme.
Bien bronzée, par pratique du soleil ou par naissance, je n'en
suis pas sur, avec ses cheveux très noirs et raides coupés
court, et son petit duvet de moustache.
-----Etait-elle
gênée, en ses premières années d'enseignement,
de cotoyer tous ces jeunes mâles concupiscents ? Nous l'observions,
quelquefois un peu crispée, les mains enfoncées dans les
poches de sa blouse, mais faisant ainsi ressortir sa poitrine, ce qui
nous émoustillait encore davantage.
-----Terminons
ici ce florilège sur cette image, en attendant peut-être
d'autres évocations que ces souvenirs remués pourraient
fertiliser.
De Marc Stagliano: "la CIGALE"
-----J'apprécierais que l'on rappellât
(concordance des temps oblige) le fameux sigle CI.GA.LE de Bugeaud , concernant
nos immortels surveillants généraux.
Alors que voulait dire CIGALE : c'était dans l'ordre d'accession
aux classes le nom du surveillant général concerné
; CIpriani pour les 6°, 5°
& 4° (Cour de droite en regardant le Lycée) ; GAmbini
pour les 3°, 2°, 1° ( cour de gauche et partiellement du centre)
; LEcca pour moi sans T, corsitude
oblige, pour les Terminales et
Prépas (cour centrale et étages supérieurs comme
les études).
D'un
volleyeur, F.R :
-----J'ai vu la photo de l'équipe
de Volley de l'ASSMA en 1960 sur laquelle il y a un certain ASSO qui,
en 1962, fit une partie de notre Service Militaire Forcé en Allemagne
avec moi au CIT 161 à Horb (à moins qu'il ne s'agisse de
son frère). C'est lui qui donnait le ton pour les chansons de marche...
-----À Bugeaud nous avions aussi en
classe avec nous un volleyeur international Alain PERTUS (que l'on peut
reconnaître sur la photo de la classe de
Sc Exp1 en 1959-60), qui fit partie de l'Equipe de France et qui jouait
dans l'équipe de la BNCIA, ancêtre de la BNP (CASBNCIA ?
peut-être...),adversaire et rude concurrente de l'ASSMA.
De Jean-Philippe Guerder
----- Photo 1ère C 1995-1956
de Roland Hasler : Poitevin ? J'irais même jusqu'à dire que
Poitevin a été gérant du foyer des internes (assez
sérieux, pas de cafés gratuits pour les copains...), peut
être en 1959-1960 ou 1961.
-----Miara sur une des Photos : c'est Martial
MIARA ? Celui là, j'aimerais bien lui serrer la main un de ces
quatres matins...
-----Et
Amouyel, si je m'en souviens ? Je crois qu'on était en Première,
ou en Maths Elem ensemble, en tout cas en Maths Sup. Mais quel calibre
! Non seulement il ne faisait aucun progrès (la note maxi partout
dès le début de l'année), mais en plus il étudiait
chaque année le programme de l'année suivante en plus de
celui de l'année en cours ( sûrement la crainte de ne pas
y arriver...). J'espère qu'il acceptera de me serrer la main si
nous nous rencontrons, ce qui me ferait bien plaisir.
-----Et lui sait peut être ( il savait
tout) ce que sont devenus Le Peut (Durupt, prof de Maths), Saint-Jean
dit "le Singe", Custaud, le prof de Physique.Villeneuve le prof
de dessin industriel, je sais ce qu'est devenu sa fille Roselyne. Je sais
aussi où est Pierre Cancel.
( note de A.Spitéri : les années
passent et fauchent les plus anciens: Durupt,Saint-Jean et Custaud nous
ont quittés.)
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