Il entrainait aussi les sections d'athlétisme et de basket .

Dates de :

- Naissance : 31 décembre 1910 à Constantine

- Décès : 10 novembre 2008 à Toulon à 98 ans .

Parcours Professionnel d'Enseignant :

1) Collège de Draguignan - dernier trimestre 1931
2) Lycée de Philippeville - année scolaire 1931 / 1932
3) Lycée d'Alger* de 1932 à 1939
4) Mobilisé en 1939 reste un an sous les drapeaux puis rappelé de 1942 à 1945
5) Lycée de Ben-Aknoun de 1945 à 1960
6) Lycée Bugeaud de 1960 à 1962
7) Il termine sa carrière en 1973 à Toulon

* A l'époque le Lycée Bugeaud était appelé Lycée d'Alger ou Grand Lycée .

NB-en ce qui concerne la période de 1940 à 1942, il ne précise pas s'il avait réintégré le lycée d'Alger ou Bugeaud ou un autre établissement

<< Je vais avoir bientôt quatre vingt quatorze ans et après avoir enseigné l'Education Physique durant quarante deux ans, j'ai eu droit à une retraite méritée .
Comme toutes les personnes âgées je me remémore souvent les péripéties de ma jeunesse , les bons et mauvais moments ainsi que mes débuts d'enseignant .

Après un passage très court au collège de Draguignan puis un an passé au collège de Philippeville je débute au Lycée Bugeaud d'Alger en octobre 1932 .

J'ai alors vingt deux ans et je me retrouve avec des élèves de philo et de math presque aussi âgés que moi , certains mesurant 1m 90 ( ce qui était grand alors ) et je dois avouer que j'ai eu certaines difficultés au début.

Il faut préciser qu'à l'époque les grandes classes n'avaient qu'une heure par semaine d'éducation physique et que le triplement survenait quelquefois, le lycée étant payant ce qui limitait les entrées et permettait à certains ces triplements .

A l'époque , au lycée Bugeaud , les installations concernant l'Education Physique se résumaient à un gymnase de 2O mètres de long sur 15 mètres de large avec quelques appareils anciens , le sol était recouvert de vieux sable poussiéreux et une cour comprenant un sautoir et deux terrains réduits l'un de basket et l'autre de volley . Le tout situé en contrebas et bordé par la place du Lycée . L'ensemble était appelé " LA FOSSE AUX OURS "

Ces installations étaient utilisées par trois professeurs : Mr BADIE , Mr GIORDANO et Mr WALTER qui très souvent travaillaient simultanément avec une moyenne de 40 à 45 élèves par classe , y compris les bruits de la place ( tramways et camions ).

Il a fallu plusieurs années pour obtenir des élèves qu'ils pratiquent l'éducation physique en tenue sportive , ils venaient en blouse, pantalon et chaussures.
En début d'année scolaire nous avions demandé au Proviseur de faire passer une note dans les classes précisant aux élèves de venir en éducation physique avec tenue et chaussures de sport mais celui ci n'a pas souhaité donné une suite favorable à notre demande tout en nous conseillant d'utiliser des moyens persuasifs pour les inciter à mettre une tenue .

Après deux ou trois années de lutte nous avons réussi à imposer la tenue de sport .

A cela s'est ajouté une aide financière de l'économat .

Le gymnase a été entièrement carrelé et des tapis brosse très épais ont été placés sous les appareils pour éviter les mauvaises chutes , des portes manteaux ont été installés pour les trois classes et le gymnase enclos .

Le travail en fut amélioré mais les conditions inchangées du fait d'un seul gymnase pour trois professeurs

Il est probable que nos élèves de cette époque doivent s'en souvenir et juger que notre travail était peu consistant mais dans de telles conditions , il était difficile pour ne pas dire impossible d'accomplir quelque chose de sérieux et de valable.

Malgré toutes ces difficultés je garde un bon souvenir de cette période , la mentalité des élèves était excellente et il existait malgré tout un attachement que je n' ai pas toujours retrouvé par la suite

Deux élèves ont marqué cette période : MARFAING vainqueur à Paris de la Coupe de la Jeunesse en athlétisme et DELPORTE en saut à la perche >>

Annie Walter a retranscrit quelques anecdotes intéressantes rapportées par son père à propos du Lycée Bugeaud tout en les livrant pêle-mêle !

<< Je sais que mon Père a essayé de retrouvé MARFAING , c'est là qu'il a appris son décés , mais je ne sais rien d'autre sur lui, il me semble qu'il a un fils ..

Par contre j'ai un livre d'Albert PESTRE intitulé " à quoi tient la vie " .
Cet ancien élève est entré au Lycée Bugeaud en 1935 et a eu mon père en sixième en éducation physique.
Il parle notamment de l'entrée en classe qui se faisait dans la cour centrale, face à l'horloge .
Un garçon en tablier gris , équipé d'un tambour donnait le signal du début ou de la fin des cours. Il déclenchait son roulement de tambour puis passait très vite dans la cour de gauche, pour revenir ensuite dans la cour de droite .
Cette survivance de l'ère napoléonienne dura deux ans (jusqu'en 1937) et fut remplacée par une sonnette électrique dans chaque cour .
Peut être le savais tu déjà ?

De 1930 à 1939 le Lycée Bugeaud accueillait les Classes Élémentaires . Ma sœur Evelyne , née en 1930 , a fait sa scolarité primaire à Bugeaud

Après la guerre de 1945, ces classes ont été supprimées .
Je pense que peu de personnes le savent et que, peut-être, il est bon de le souligner .

Je sais aussi que le Proviseur de Bugeaud pendant la guerre s'appelait Mr SAUVAGE et que le Lycée Bugeaud avait été bombardé

Mon Père me parlait souvent d'Albert CAMUS dont il a toujours gardé un bon souvenir et qui , après avoir fait ses études au Lycée avait été pion pendant cette période des années 1930 .

Il avait eu aussi comme élève l'acteur Yves VINCENT .>>

Annie Walter - novembre 2015 .

AJOUT : mai 2019 (envoi de Annie Walter-Biscos)

L'ÉDUCATION PHYSIQUE AU LYCÉE BUGEAUD
DURANT LES ANNÉES 1938 à 1940

Dans un précédent article j'avais écrit comment fonctionnait l'Éducation Physique au Lycée Bugeaud et les difficulultés rencontrées à exercer notre enseignement en raison de la faiblesse et de la pauvreté des installations sportives . Malgré ces difficultés, l'ensemble fonctionnait, les élèves étaient intéressés, assez nombreux et doués .
Je citerai :
Auriacombe au poids - Champion d'Alger
Duclos au saut en hauteur - Champion d'Alger
Boyer au saut en longueur - 6m80
Quemel en vitesse - Champion d'AFN
et d'autres que j'ai oubliés .

Il est évident que ce n'est pas au lycée qu'ils s'entrainaient, nous n'avions pas les moyens pour le faire, mais nous participions dans une certaine mesure à leur formation sportive .

Cependant un élève est devenu champion d'Alger et d'AFN au saut à la perche et c'est moi qui l'ai initié et fait progresser dans cette spécialité . Comme une perche en bambou trainait dans un couloir du Lycée, j'eus l'idée de l'initier au saut à la perche en utilisant les moyens du bord, à savoir le sautoir . Mon idée eut du succès et plusieurs élèves s'entrainèrent dont un, Delporte, qui assimila très vite la technique de cette spécialité .

Je l'entrainais pendant deux saisons et il devint champion d'Algérie sénior en franchissant 3m70 puis deuxième des Jeux Universitaires Mondiaux à Monaco en 1939 derrière le recordman du monde, à 4m77, Warmerdam et ce avec une perche en bambou !

Plus tard, Delporte, Pharmacien, s'est installé à Grenoble . De passage à Toulon, il est venu me voir dans les années 1963/64 .

A l'époque les Championnats Scolaires n'existaient pas et comme au Lycée il y avait plusieurs classes de 6e, 5e, 4e etc....., nous avons eu l'idée, avec mon collègue Monsieur Bron, d'organiser les championnats inter-classe qui se déroulaient le jeudi après-midi au stade Mingasson près de la Caserne des Zouaves à la Casbah . Nous avions fait installer dans le gymnase un tableau où l'on inscrivait les records des élèves dans chaque catégorie de classes et d'épreuves athlétiques .

Mais le meilleur souvenir que j'ai gardé de l'époque est la victoire de Norbert Marfaing, élève de 3e au Lycée Bugeaud, qui gagna en demi-fond, la Coupe de la Jeunesse en 1939 à Paris, coupe disputée dans toute la France par plus de 2000 élèves .

Mais l'évènement passa preque inaperçu car le profil de la guerre se dessinait déjà et éclipsait les autres évènements .

En ce qui concerne Marfaing, il fut mobilisé en 1943 . Son père, instituteur à Alger, prit sa retraite en 1945 et se retira à Pamiers en France suivi par son fils dans les années 62 ; Je n'ai plus eu aucune nouvelle de lui .

Le 10 mai 1940, les Allemands attaquaient et envahissaient la France .

Souvenirs de Monsieur René WALTER écrits en 2004
né le 31/12/1910 à Constantine
décédé le 10 novembre 2008 à Toulon
Professeur d' EPS
au Collège de Draguignan au 3e trimestre 1931 après l'obtention de son diplôme à Paris
au Lycée de Philippeville en 1931 à 1932
au Lycée Bugeaud de 1932 à 1939
mobilisé de 1940 à 1945
au Lycée de Ben Aknoun de 1945 à 1960
au Lycée Bugeaud de 1960 à 1962